jeudi 22 mars 2012

Merah ou la manipulation de l'Etat digne du 11 Septembre...

Alors même que ces lignes sont écrites, la grande majorité des médias ont suspendu leur programmation habituelle et retransmettent en direct l'intervention des forces spéciales au domicile du présumé auteur des assassinats perpétrés à Toulouse et Montauban au cours des derniers jours. Les interventions de Nicolas Sarkozy sont suivies à la trace et les déclarations émanant des autorités sont reprises en boucle. Mais avant de commenter plus exhaustivement cette affaire, revenons un peu en arrière et penchons-nous sur son contexte.

Cui Bono ?

Comme souligné avec une grande justesse par Franklin Delano Roosevelt :
« En politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un événement survient, on peut être certain qu'il avait été prévu pour se dérouler ainsi. »
Aucun événement politique n'étant le fruit du hasard, la première question à se poser est donc : « Cui Bono ? » c'est-à-dire : « À qui profite le crime ? »

Situation préélectorale



C'est un euphémisme que d'affirmer que la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy était jusqu'à présent mal engagée.

Quelques mois seulement après le début de son mandat, la côte de popularité de Sarkozy a commencé à plonger ; elle s'est stabilisée fin 2007 et depuis, reste à un niveau particulièrement faible. Quels que soient les instituts de sondages concernés, approximativement deux tiers des sondés expriment une opinion négative quant au président sortant.



© CSA

Parallèlement, les concurrents de Sarkozy en général, et Hollande en particulier, cumulent des côtes de popularité flatteuses. Ainsi, entre mai 2011 et mars 2012, la popularité de François Hollande a fluctué entre 42 et 56 %.


© Delitsdopinion.com

De fin 2010 à début 2012, les sondages pronostiquaient un deuxième tour Hollande-Sarkozy, et les intentions de vote donnaient une avance confortable à Hollande, comprise entre 10 et 20 points sur la période. Ainsi, selon les derniers sondages effectués en février 2012, Hollande se voyait crédité de 56 voire 57 % des voix contre 43 à 44 % pour Sarkozy.


© Le Figaro

On notera que malgré ces écarts marqués, un des rares domaines où Sarkozy surnageait était celui de la lutte contre l'insécurité, où il était crédible aux yeux de 41 % des Français contre 19 % seulement crédités à Hollande.

À ce stade, la victoire de Sarkozy semblait donc relever de l'impossible, à moins d'un miracle ou du moins d'un événement savamment orchestré...

Le « terrorisme islamique » frappe encore

Un mois et demi avant le premier tour des présidentielles réapparaît donc l'hydre du terrorisme islamique. Une première attaque survient à Toulouse le 11 mars, au cours duquel un militaire français musulman perd la vie. Une deuxième attaque à Montauban le 15 mars fait trois victimes supplémentaires (deux militaires musulmans et un militaire antillais). Finalement une troisième attaque frappe Toulouse le 19 mars et fait 4 victimes juives.

Deux jours plus tard, le 21 mars, le RAID encercle le bâtiment résidentiel où vit le « terroriste » et très rapidement, deux « preuves » cruciales sont obtenues :
- Le frère du suspect détiendrait de la poudre explosive utilisée au cours de la série d'attentats de 95 (à l'époque, Merah devait avoir 7 ans)
- Le suspect aurait jeté par la fenêtre un Colt 45, l'une des armes utilisées au cours des assassinats susmentionnés.

À l'instar des passeports miraculeusement retrouvés intacts au sommet des décombres du WTC et des Corans découverts dans des véhicules de location, le public se voit offrir deux preuves qui établissent que ces actes abominables sont le fruit du terrorisme islamique et que l'individu ciblé est bien l'auteur des assassinats qui ont ravagé le Sud-Ouest.

L'instrumentalisation

Le lundi 19 mars, Nicolas Sarkozy se rend personnellement à Toulouse, intervient publiquement et, les yeux rivés à la caméra, invective l'assassin et promet de le trouver et de lui faire rendre des comptes. Il se pose en sauveur providentiel des Français face à l'odieuse menace.

Sous les feux de tous les projecteurs, Sarkozy se lance dans une croisade personnelle contre le mal incarné : le vil terroriste islamique.

Moins de 48 heures après l'intervention télévisuelle de Sarkozy, l'assassin est identifié, sa résidence littéralement assiégée et les membres de sa famille placés en garde à vue.

Sarkozy occupe l'intégralité de la scène médiatique : rencontre des représentants des différents cultes, allocution publique à Toulouse, intervention à Montauban, rencontre des policiers blessés à Toulouse, cérémonie donnée en mémoire des militaires de Montauban, présence dans le quartier de la Côte Pavée avant l'assaut du RAID, rencontre des familles de victimes.

Le maître mot repris ad libitum dans les discours de Sarkozy est « Unité ». Unité au sein de la population, unité entre les religions, unité nationale...

Comment Sarkozy, qui n'a cessé de détruire la cohésion sociale et la solidarité (stigmatisation des chômeurs, immigrés, Roms, musulmans, fonctionnaires, grévistes, RMIstes...) peut-il légitimement invoquer une unité qu'il n'a cessé d'affaiblir ?

En fait, l'unité à laquelle Sarkozy fait allusion est celle qu'il souhaite cristalliser autour de sa candidature, car seule une nation unie autour de son leader est en mesure de faire face à l'adversité.

Sarkozy joue ici sur plusieurs tableaux :

- Il devient le sauveur qui a permis de neutraliser l'assassin.
- Étant donné les « liens » de ce dernier avec les mouvances islamiques, la menace demeure, et Sarkozy, fort de son résultat, se pose en protecteur ultime de la nation contre les menaces terroristes à venir.
- L'intervention militaire décidée en Afghanistan par Sarkozy, soi-disant pour traquer Oussama Ben Laden et neutraliser le terrorisme, devient moins discutable.
- La question de la sécurité revient au premier plan et, comme mentionné précédemment, c'est un des rares domaines où Sarkozy est plus crédible que Hollande aux yeux d'une majorité de Français.

En effet, le « hasard des événements » n'aurait pu être plus favorable à la candidature jusqu'alors désespérée de Sarkozy.

Hystérisation par hypermédiatisation

Vous noterez l'hypermédiatisation de l'événement alors que chaque jour, depuis des années, en Afghanistan ou en Palestine, des innocents meurent, tués de façon gratuite, dans un silence assourdissant.

Depuis quelques jours, la grande majorité des médias ont suspendu leur programmation habituelle et retransmettent en direct l'évolution de cette affaire nationale. Aujourd'hui même, l'intervention des forces spéciales au domicile du présumé auteur des assassinats est suivie minute par minute.

L'objectif est d'hystériser suffisamment la population pour la plonger dans un état de suggestibilité. Au-delà d'un certain seuil, d'un certain niveau de stress, l'individu devient hypersucceptible et peut accepter l'inacceptable.

Dans ce cas l'objectif est atteint par :

- La gravité des actes commis, dont des tirs à bout sur des enfants

- La variété des cibles laissant penser à chacun qu'il est menacé

- La répétition des assassinats introduisant en France le concept relativement nouveau et d'autant plus traumatisant de tuerie en série
 
- La multiplication de témoignages directs (voisine de l' « assassin », riverain de l'école juive, témoins de la tuerie de Montauban) stimulant la « résonance limbique », c'est-à-dire une transmission inconsciente d'un puissant état de stress du témoin aux auditeurs/spectateurs.

- La série d'attentats durant plus d'une semaine exposant les Français à une période de stress longue et continue

- Et bien sûr l'hypermédiatisation, qui comme en 2001 avec la retransmission en boucle de l'attaque du WTC soumet la population à la répétition hypnotique d'un événement hyper traumatisant.




Dans ses expériences de conditionnement menées sur des chiens, Ivan Pavlov a mis en lumière le phénomène d'« inhibition transmarginale » où, au-delà d'un certain niveau de stimuli (peur, souffrance, fatigue,...) le sujet entre dans un profond état de passivité, une paralysie mentale et physique totale quel que soit le stimuli auquel l'animal est soumis (froid, chaud, chocs électriques,...)


Plus récemment, dans son ouvrage essentiel La stratégie du choc , Naomi Klein a montré comment la terrorisation d'une population humaine (via les tortures, la propagande, un climat de peur...) la rend malléable et prête à accepter les mesures qui lui sont les plus défavorables.

À ce titre, on ne peut ignorer que le dénouement de cette interpellation se fait attendre. Le domicile du suspect a été encerclé dès 3 h du matin ce mercredi 21 mars. 18 heures plus tard, le « dialogue » se poursuit. Pourquoi un tel délai ? Les autorités ont peut-être des difficultés à expliquer de manière crédible pourquoi un terroriste défendant la cause palestinienne s'en est pris à des soldats musulmans qui n'avaient pas effectué une seule mission en Afghanistan alors que nombre de soldats chrétiens basés à Toulouse ou à Castelsarrasin en sont revenus les mains couvertes de sang ?

Une autre raison pourrait être la volonté de prolonger la période de stress et d'inquiétude vécue par des millions de Français rivés à leur téléviseur ou à leur poste de radio et attendant fébrilement une conclusion à cette série d'événements particulièrement angoissants.

Au final, comme Tatcher avec la guerre des Malouines ou Hitler avec l'incendie du Reichtag, le leader qui revêt, à tort ou à raison, le rôle de sauveur face à la menace écrasante est plébiscité par le peuple hystérisé recherchant à tout prix un protecteur contre la menace parfois créée de toute pièce par ce dernier. Face à un grand péril, le peuple s'en remet à la protection offerte par l'ordre établi, même s'il était honni la veille. Ce processus n'est pas sans rappeler les tactiques du pompier pyromane, officiant dans le cas présent au niveau politique et à l'échelle des nations.

Sort de l' « assassin »

Il semble fort probable que sous peu, l' « assassin » aura été éliminé : « suicide » par balle ou par explosif qui permettrait de dédouaner les autorités qui auraient tenté jusqu'au bout d'entretenir le dialogue, ou élimination du « terroriste » par les membres du RAID (évidemment en légitime défense) si un suicide ne pouvait être provoqué ou simulé.

Ce scénario servirait un double objectif. A l'instar de Lee Harvey Oswald, il permettrait de faire taire le « coupable » et ainsi lui faire endosser parfaitement le rôle, les agissements et les motivations qui étayent la thèse officielle, et d'autre part, de stimuler un lien inconscient entre les autorités et ceux qui ont cru voire soutenu leurs thèses. À la manière de ces meurtres commis dans de petites communautés où tout le monde connait l'identité des coupables, mais se tait et se retrouve lié par un secret inavoué et honteux. Voilà peut-être la véritable union sacrée que Sarkozy a à l'esprit.

Perspectives

A court terme la réélection de Sarkozy semble inéluctable.


Peut-être ne sera-t-il même pas nécessaire d'avoir recours aux 4 % des votes « comptabilisés » par des machine à voter électroniques (mises en place par Sarkozy juste avant son élection....) et dont la faillibilité n'est plus à prouver.

Avant même cette réélection, on peut prédire de vastes « coups de filet dans les milieux islamistes » et l'entretien d'un climat d'angoisse et de stigmatisation des minorités arabo-musulmanes par les médias de masse.

Pour ce second mandat et comme aux États-Unis après les événements du 11 septembre 2001, la France devrait connaître une montée du totalitarisme : stigmatisation des minorités en général et des populations arabo-musulmanes en particulier, fichage des citoyens, réductions des libertés civiles, développement des caméras de surveillance, durcissement des condamnations, généralisation de la répression...

La mise en place du plan Vigipirate écarlate en Midi-Pyrénées nous donne un avant-goût de ce qui attend la France, puisqu'il s'agit concrètement du dernier niveau avant l'application des mesures d'exception prévues par la Constitution de 1958 (article 16, état d'urgence).

(Source : http://fr.sott.net/articles/show/7386-Assassinats-de-Toulouse-et-Montauban-a-qui-profite-le-crime-)

9 commentaires:

  1. Merci beaucoup pour ce blog et cette réflexion qui se partagent 100%. À une époque où l'histoire européenne donnera un 180 °, est reconnaissant que les gens de plus en plus de commencer à se réveiller, j'ai l'espoir que elle atteint un point critique de gens conscients qui arrivent à réveiller la plupart des peuples de l'Europe (et de la tuberculose le village global). Merci Pierre, les salutations du Pays Basque-Espagne;)

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  2. merci... c'est la seule analyse intelligente et pertinente que j'ai pu lire sur le sujet.

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  3. Belle analyse, ne serait ce que par le fait d'avoir un esprit critique face à toutes les infos que nous recevons, un point de vue sceptique en espérant pour vous ou pour ceux qui le sont de ne pas être traité de révisionniste et enfin intelligent car vous ne faite pas d'amalgame et surtout vous ne tomber pas dans l'émotionnelle absolue, en espérant que les français en prendrons de la graine pour ne pas avaler la mauvaise pilule électorale une 2e fois.Ce fut réellement un plaisir de vous lire.Dans tout les cas, une chose est sûr et certain, c'est que des enfants partout à travers le monde meurt de manière atroce, que tout ces boutchou repose en paix et au diable tout ceux qui instrumentalise leur mort à des fin personnelle, electorale ou avantageuse.Aussi au diable ceux qui ne mettent pas chaque enfant de cette terre sur le même pied d'estale, car les enfants ne font pas de politique, qu'il soit Français, Palestinien, Israelien, Iraquien, Syrien ou autre...Un enfant reste en enfant et un enfant c'est innocent !!

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  4. Cela me rappelle tristement la tragédie d'Ouvéa, pour les mêmes raisons (voir le film "L'ordre et la morale"): la guéguerre Chirac-Mitterrand et les politiques qui ont organisé le massacre pour servir leurs petits intérêts... (massacre intervenu, là aussi, en pleine campagne électorale...) le film de Kassovitch dénonce également la barbarie des militaires, la torture et les exécutions de Kanaks désarmés, dont celle d'Alphonse Dianou, leader indépendantiste et chef des rebelles, blessé au genou pendant l’assaut et assassiné peu après... (alors que l'on nous a dit qu'il était décédé des suites de ses blessures.)

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  5. merci pour cette analyse logique des évènements, réveillons nous!, ne laissons pas ces politiciens se servir de nous comme des marrionnettes, ayons l'esprit critique!

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  6. Triste de savoir que l histoire se repete sans cesse et que des personne comme sarko ne recule devant aucun moyen pour arriver a leur fin, mais il y a et y aura toujours une justice, et les mauvaise personne auront d office un lourd tribut a payer, je demande dans mes prieres que justice sois rendu car en tant que musulman pratiquant, je sais le bonheur et la douceur que diffuse l islam quant elle est pratique suivant les directives de notre prophete bien aimee, point de meurtre point de torture et meme en temps de guerre il est interdit au soldat musulman d ouvrir le feu sur les femmes les enfants et les veilles personnes,meme la destruction de la nature tel que arbre ou autre doit rester intact et ca c l islam. Il est clair pour moi que tt ceci est un coup montee de toute piece mais un jour viendra ou tout les mensonges seront divulgué merci a tous

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  7. http://www.scoop.it/t/toulouse-affaire-merah

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  8. Bonjour je voudrais parler à propos du soit disant refus de l’Algérie a recevoir le corps de Mohamed Merah.

    Je voudrais juste signaler que la mairie d’Essouagui d’où est originaire Merah dément avoir refusé d’autoriser l’inhumation de Merah.

    Lien ci dessous :

    http://www.algerie-plus.com/actualite/la-mairie-dessouagui-dement-avoir-refuse-dautoriser-linhumation-de-merah/

    Envoyer sa dépouille en Algérie serait trop risqué pour la France car une fois la ba on comprendrait que le corps du présumé tueur ne correspond pas du tout avec le profil donné par les témoins (tatouage à l’œil, forte corpulence..).

    La France n'a aucun intérêt et ne laissera JAMAIS partir le corps de cette victime, laissant à l'heure d’aujourd’hui le vrai tueur en liberté.

    Nathalie

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  9. je connais toute les méthodes que l’état utilise pour faire peur au peuple et pour qu'il ferme sa gueule, on a était confronté en Algérie au même supplice pendant des années.

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